mercredi 31 mars 2010

Luis Francesco Arena : interview

L’ex-Headcases désormais en solo (et de temps à autres intervenant dans d’autres formations – Billy Gaz Station, Pegazio…) revient avec un troisième disque sous le bras, produit par John Congleton (Smog, Explosions In The Sky...) et enregistré à Chicago au fameux Electrical Studio de Steve Albini. Pierre-Louis alias Luis Francesco Arena nous parle de son dernier disque dans une interview « track by track ».
Chess In The Abyss
sera dans les bacs le 12 avril prochain chez Discograph/Zebralution.


Far From The Coast

Un titre assez expérimental, je trouve, et presque noisy…

PL : C'est le navire fantôme qui t'emmène dans ce voyage de trois quarts d'heure. C'est un morceau très atmosphérique. C'est Congleton qui m'a suggéré de le mettre en introduction du disque, ce que je pense est une bonne idée. Il y a beaucoup d'expérimentation sur ce titre, j'ai par exemple dû apprendre certaines parties de guitare à l'envers pour ensuite les renverser. Je trouve que ce morceau aide bien à rentrer dans l'atmosphère du disque.

Red Handed

Les cordes sont très présentes sur ce titre, très orientales…

PL : Tu n'es pas le premier à me le dire. Ce n'est pas voulu au départ, mais ce morceau me fait penser à Kashmir de Led Zep ....

Walk And Reveal

Pas mal de guitares électriques sur le disque…l’influence de Steve Albini ou envie personnelle ?

PL : Non ce n'est pas l'influence d'Albini, les arrangements étaient déjà prêts à 90 pour cent avant que je rentre en studio. Tous les morceaux ont d'abord été enregistrés à la guitare acoustique comme je l'ai fait pour les deux précédents albums. La différence pour celui-ci c'est qu'il y a beaucoup plus d'arrangements dont les parties de guitare électrique. Elles sont là pour donner une couleur, mais elles ne sont pas à la base des morceaux.

Black Lemonade

Un morceau un peu plus ‘pop’…

PL : Tu as tout à fait raison. Lorsque cette chanson est venue à moi j'ai même hésité à l'inclure dans le setlist de l'album, n'ayant pas l'habitude de choses aussi poppy. Finalement je me suis dis que la mélodie était évidente et qu'il ne servait à rien d'essayer de la détourner. C'est un morceau pop et c'est comme ça qu'il sonne le mieux. J'aime bien le côté challenge de ce format, je pense qu'au final c'est une chanson efficace et qui reste quand même bien dans mon univers.

The Whale’s Womb

A part les cordes, tu as tout joué seul ?

PL : François-Pierre Fol qui m'accompagne sur scène est venu avec moi pour l'enregistrement. Il a joué les cordes, et la majorité des parties de piano. Il a joué quelques parties de glockenspiels aussi. Sinon j'ai enregistré tout le reste, la batterie, les chants, les guitares, la basse, etc... C'était le gros challenge pour moi, je m'étais beaucoup préparé donc tout c'est bien passé au final.

Blue Nile Slumber

Dans ce disque, il est beaucoup question d’eau (les baleines, la pluie, la côte…)…

PL : Je suis d'accord, c'est un constat que je suis en train de faire en même temps que toi ! C'est une chose qui n'était pas préméditée...Je ne sais pas du tout d'où ça vient... Au passage, Josh Bergman du groupe Him joue de la trompette sur ce morceau.

Hide From The Wolves

Je trouve le disque plus expérimental, avec des guitares en boucles, quelques bruits, des samples…

PL : Oui, on en parlait tout à l'heure pour «Far from the Coast». Les deux précédents albums étaient vraiment acoustiques, épurés au maximum et plus centrés sur les cordes. Pour ce disque j'ai vraiment voulu élargir la palette sonore. Tous les instruments sont complémentaires et s'unissent pour former une texture. j'ai aussi rajouté de la batterie ce qui est la première fois dans mes disques. Il y a aussi beaucoup plus de travail sur les choeurs. Depuis deux ans j'utilise un sampler sur scène, ça m'a ouvert pas mal de pistes au niveau des arrangements.

Seven Day Wonder

Comment s’est déroulé l’enregistrement chez Albini ? Quelle était ton idée d’enregistrement avant d’aller à Chicago ?

PL : L'enregistrement a été assez intensif puisqu'on a tout enregistré en 6 jours. Je suis sorti une seule fois du studio pour aller acheter un sandwich héhé.... Etant donné que je jouais presque tous les instruments il m'a fallu être efficace et organisé. John Congleton m'a pas mal aidé dans cette voix. Même s'il y avait beaucoup de travail l'atmosphère était plutôt détendue, on a beaucoup ri.... Je garde un souvenir mémorable de ce séjour. Le mixage s'est fait dans la foulée dans le studio de Congleton à Dallas.

Into The Rain

PL : Le couplet est une idée qui date de mon ancien groupe Headcases. A l'époque la chanson n'avait jamais aboutie. Je suis retombé dessus et j'ai adapté ce couplet à la guitare acoustique.

C'est un morceau un peu étrange en trois parties, assez loin du format pop. J'aime bien le final assez grinçant...

Second Smile

Une ballade avec le violoncelle de François-Pierre…

PL : J'ai écrit ce morceau pendant le mixage de l'album précédent au studio Black Box près d'Angers. C'est une comptine assez simple et épurée, un hymne à l'instant présent. C'est sûrement la chanson la plus proche de l'univers des deux premiers albums.

Friend To Pretend

PL : Trahison, rupture, manque de perspicacité.

Outro

C’est une fausse Outro, en fait ?!! C’est un vrai morceau ! Pourquoi ce titre ?

PL : Le véritable titre de ce morceaux c'est Chess in the abyss c'est une erreur qu'il y a dans le player que je t'ai envoyé haha!!! Parallèlement au premier morceau, cette chanson c'est le navire fantôme qui vous dépose et qui continue son chemin dans les abysses.


Propos recueillis pas SG.

dimanche 4 mai 2008

Stickboy


Il n’est pas rare de voir un artiste connecté 24 heures sur 24 à sa page Myspace. Craig Edmondson alias Stickboy fait partie de ces artistes-là. Mais cet originaire de Manchester n’est pas qu’un garçon fait de bâtons qui surferait des heures, en vain, sur internet; il compose sans cesse des folk songs remarquables et joue de tous les instruments qu’on peut entendre sur sa page.
Et en plus de mettre en ligne ses nombreuses démos avec une étonnante régularité, Craig met les vidéos de ses chansons en ligne ou des reprises (Bob Dylan, par exemple...). Ce qui fait qu’on peut facilement passer une heure à regarder ses clips "maison" (en général, une prestation live guitare/voix) et à écouter ses démos.
Des morceaux tels que A Blanket For The Lonely ou Green Eyes font penser à ceux des débuts de Badly Drawn Boy, autre multi-instrumentiste Mancunien. On pourrait aussi citer Gomez parmi les influences de Stickboy, dont le premier disque autoproduit, qui succède à un paquet de démos, sort bientôt. Il s’intitule Under The Sleepy Moon et devrait être disponible sur sa page ou en import via Piccadilly Records.

Stickboy en vidéo


dimanche 20 avril 2008

Lian Ray, The Fox And The Pony EP



Autoproduit/2008

A la manière d’Elliott Smith à ses débuts, Aurélien Marie, chanteur-guitariste de Rhesus, qui officie sous le nom de Lian Ray, délivre The Fox And The Pony, superbe mini-album composé à Berlin qui met en valeur un véritable talent de songwriter. Des pistes de guitare acoustique superposées, une voix aérienne, quelques arrangements sobres (cuivres, mellotron…)...
Echappé du rock tendu de Rhesus, Aurélien a su trouver une formule simple et efficace où sa voix évolue sur de subtils accords.
Plus ancrée dans l’intime, sa plume s’attarde sur les rencontres amoureuses (le fabuleux We Are The Fox And The Pony) et les relations distantes (Our Correspondence, Give Me A Call), ou simplement un lieu marquant (Kings Street). Le titre éponyme est subtilement décliné en trois versions (instrumentale et chantée au piano ou à la guitare) toutes très réussies. On attend la suite avec impatience.

Les EP All I Have (Décembre 2007) et The List (Janvier 2008) sont disponibles sur la page Myspace de Lian Ray, www.myspace.com/lianray.

samedi 19 avril 2008

Kelly De Martino, Honest



Le Village Vert/PIAS/2008

Sur la page Myspace de Kelly De Martino, il y a une petite phrase, une accroche, qui dit "without veil" (sans voile, en français). Pourtant, le deuxième album de l’Américaine, conçu entre L.A. et Paris, semble dire le contraire.
En effet, on retrouve ce voile sur sa voix caressante, qui n’en fait jamais trop. Kelly De Martino donne d'ailleurs toujours l’impression de ne pas être là (elle a composé Honest, la nuit, dans un appartement peu éclairé, c’est dire si elle discrète…), comme le prouve ce chant susurré (All This Breaking Down) et aérien (The Last Time, très "pub Air France").
Néanmoins, malgré la production soignée de Dominique Depret (Holden), déjà producteur de Radar (2005) et d’Evan Slamka (Marjorie Fair), ce disque reste très proche de son prédécesseur. Les morceaux down tempo ne décollent jamais vraiment (Honest, Long Long Long, reprise de George Harrison) et on pourrait preque s’ennuyer un petit peu.
Il faut attendre le velvetien Delilah pour qu’enfin quelque chose se passe. Une énergie électrique. Et, plus loin, quand elle décide de varier un peu les sonorités (les superbes Full Of Blue, King Of December et l’envoûtant Marilyn Monroe), Kelly De Martino touche au sublime.
A moitié convaincant, donc, Honest, porté par des ambiances lynchiennes et une production discrète et éthérée, a tout du disque pour s’endormir. Et c’est plutôt un compliment.


Lian Ray : Interview



Sur les photos de sa page Myspace, Lian Ray a l'allure des personnages romantiques de la fin du XIXème siècle, et ses chansons s'accommodent bien avec cet univers ouaté, intime, mélancolique et lunaire. Avant de le retrouver avec son groupe Rhesus sur les scènes de quelques bons festivals, dont Rolling Saône, les 16 et 17 mai (à Gray, en Haute-Saône), Aurélien Marie alias Lian Ray parle de ce nouveau projet solo.

Ce pseudo, Lian Ray, d’où vient-il ?
En fait mon vrai prénom, Aurélien, est totalement imprononçable à l'étranger. J'ai commencé à prendre conscience du ‘’problème’’ lorsqu'avec Rhesus, nous avons commencé à tourner en Allemagne, on me faisait répéter mon prénom dix fois sans jamais le comprendre... Lian Ray, c'est juste une sorte d'anagramme de mon prénom, Au-ray-lian, avec une phonétique plus "anglo-saxone".

Comment est venue l’idée d’un projet solo ?
J'ai du mal à vraiment dire lorsque ça a commencé... J'ai toujours eu une tonne de chansons qui ne rentraient pas dans le cadre trio power-rock/Rhesus, ça m'a toujours un peu rendu triste de les mettre de côté, car je considère que certaines, plus personnelles, sont parmi les meilleurs que j'ai pu écrire. C'est lorsque j'ai rencontré David de Pull à Berlin, que je me suis dit que je pouvais faire exister ça parallèlement à Rhesus. Mais en fait, tout ça est encore assez flou...

Qu’est-ce qui a inspiré ces nouvelles chansons ?
Pour moi une chanson naît souvent d'une rencontre forte avec quelqu’un, un endroit... J'ai la facheuse tendance à m'émouvoir de choses très naïves, j'ai gardé ce coté enfantin du gamin amoureux qui lâche une lettre d'amour secrètement dans le cartable de sa voisine de classe.

Ce sont des chansons très personnelles…
Oui et non. J'ai juste essayé de soigner plus les textes, de vraies "chansons", pas juste quelques phrases et un bon gimmick sur un refrain. Je voulais des petites histoires. Elles restent quand même plus ou moins universelles, chacun peut se les approprier. Pour moi, une chanson doit faire apparaître le plus d'images possibles dans la tête de l'auditeur, un peu comme s’il regardait un album photos. J'essaye de me rapprocher de ça le plus possible.

En écoutant tes morceaux, j’ai l’impression que pour toi l’écrit (lettres, listes, notes…) est important…
Oui. J'ai toujours aimé ça. Je ne me considère pas comme quelqu’un qui écrit très bien mais j'ai toujours aimé le papier, les correspondances. Ca laisse une petite touche un peu "héroïque" à des choses qui peuvent être ridiculement simples et sans importances. J'aime bien recevoir des choses dans ma boite au lettres ! Je me nourris énormément de tous ces échanges pour mes chansons.

Tu vis désormais à Berlin, comment ça se passe là-bas ?
C'est vraiment une ville géniale où vivre en tant qu'artiste. Il y a encore un côté super bohémien, dans les rues, les clubs, les galeries. Tout est récupéré, transformé, re-créé. C'est une ville très internationale aussi, tout le monde parle anglais. Je pense que c'est une bonne ville de passage. J'aimerais bien faire un tour des Etats-Unis, bientôt...on verra.

D’ailleurs, pourquoi Berlin ?
Ma copine est berlinoise tout simplement, et je l'ai rejoint ici pour vivre avec elle. C'est arrivé à un moment où j'avais vraiment besoin d'un changement radical dans ma vie, ça m'a fait beaucoup de bien de quitter cette petite ville qu'est Grenoble.

J’ai lu sur le blog de Kim (chanteur multi-intrumentiste bordelais) que tu lui avais demandé de produire une de tes chansons…Que penses-tu de son univers ?
Ca ne s'est pas concrétisé pour l'instant. J'ai toujours bien aimé cette école DIY bordelaise. Je vais essayer de convaincre Julien Pras de Calc de produire mon prochain EP. Les chansons y seront plus pop/indie, avec de la batterie... Une sorte de Belle & Sebastian VS Spinto Band VS Ed Harcourt. Je pense qu'il pourrait faire des merveilles, j'ai une grande estime pour ce mec. Son groupe est tellement sous-estimé...Et puis c'est un super batteur aussi...

Il y a d’autres artistes français dont tu te sens proche ?

Pas vraiment...Miossec ? En même temps, n'habitant plus en France, j'ai du mal à suivre l'actualité musicale française... Je ne me tiens pas vraiment au courant...avec TV5, c'est dur, ha ha !

Tu n’as pas encore de label pour Lian Ray, tu as envie de développer ce projet solo ou juste garder un aspect dilettante ?
Non, j'ai le projet de développer ça vraiment très sérieusement, mais plus tard. Je n'ai pas vraiment le temps l'instant avec les concerts de Rhesus. C'est encore assez flou. Je pense que je vais sortir encore quelques EP jusqu'au moment de trouver une formule en laquelle je crois vraiment, et après on verra. Je n'ai pas envie de me complaire dans ce coté folk/anti-folk, mal enregistré, mal joué. Je trouve ça déprimant. J'ai toujours aimé les chansons pop super lèché avec des refrains gigantesques. C'est pas très drôle de jouer tout seul. J'aime assez l'idée de me laisser guider par les événements, je ne fais pas trop de soucis. Ce qui doit arriver arrivera, Ca doit être mon coté superstitieux, ha ha… !

Tes projets pour la suite ?
J'ai envie d'enregistrer des chansons plus pop/acoustiques, moins folk. J'ai déjà trouvé quelques personnes pour jouer avec moi. On verra ce que ça donne...

Tu as des concerts prévus en France ?
Pas pour l'instant, je ne cherche pas spécialement à tourner. Pour l'instant je suis encore dans une phase de recherche, d'expérimentation (si on peut appeler ça comme ça...ha ha !).

Avec Rhesus, vous aller jouer au festival Rolling Saône, les festivals, c’est quelque chose que vous aimez ? Quel est votre état d’esprit à ce moment-là ?
On adore les festivals, les gens sont toujours là dans un esprit de découverte, sont souvent super ouverts et là pour s'amuser, on y passe toujours un bon moment. C'est aussi toujours cool pour rencontrer d'autres groupes et se saôuler avec du mauvais vin rouge servi en gobelets… !

Vous êtes allées jouer à Moscou, tu peux nous en parler ?
C'était assez épique... Une culture très différente de la notre, presque personne qui ne parlait anglais. Vraiment une expérience extraterrestre... Je me vois encore expliquer à la serveuse du restaurant que je voulais des frites, en lui montrant une photo sur Google Images...ha ha !

On sent en France une plus grande ouverture d’esprit par rapport aux groupes qui chantent en anglais dont le nombre a augmenté ces derniers temps (Syd Matters, Herman Düne, Cocoon, Coming Soon…), qu’en penses-tu ?
Il est évident quand on voit les chiffres de ventes de Cocoon, par exemple, que les choses évoluent, mais pour tout dire, je n'ai pas l'impression que Rhesus pour l'instant a franchement bénéficié de ce phénomène, haha !!

Tu vis à Berlin, Simon habite à Paris et Laura est à Grenoble. Comment faites-vous pour répéter ou composer ?
Pour l'instant la question ne se pose pas car nous ne composons et ne répétons plus.

Dernière question : quel est ton top du moment ?
Musique : Fionn Regan, End Of History
Bouquin : Mark Oliver Everett (le chanteur de Eels), Things The Grandchildren Should Know
Film : Sean Penn, Into The Wild
Arts : MaryOh! (www.myspace.com/marieodile )

www.myspace.com/lianray


mercredi 16 avril 2008

Howdy !

We say Hi ! first.
Hi !
I guess this blog will be about music, or maybe a little about movies, maybe comic books...

Tout d'abord, on dit bonjour, alors bonjour !
Pour le présenter un peu, ce blog aura pour thème principal la musique, on parlera peut-être un peu de cinéma et de bandes dessinées...